L'histoire de "Little Louis"

Hommage à mon grand-père "Louis". 

Papylou avait toujours une histoire à raconter. Et quand il n’y avait rien de neuf, il racontait pour la 200eme fois une vieille histoire. Nous, pour lui faire plaisir, on l’écoutait comme si c’était la première fois que l’on l’entendait. 

Quoi de plus normal pour moi aujourd'hui, pour lui rendre hommage que de vous raconter une histoire. 

A 17 ans, je suis parti travailler comme étudiant à Birmingham en Angleterre. Une après midi, on m’appelle « Quentin, un homme est venu te chercher, il veut te voir, tu le connais ? ». Évidemment que non, j’étais au milieu d’une ville peuplée d’inconnus... c’était le fils de John, un soldat qui avait été hébergé par la famille de papylou pendant la deuxième guerre mondiale. Il m’expliquait que son père tenait à m’accueillir chez lui pour me rencontrer. 

Quelques jours plus tard, je me retrouvais dans une minuscule maison ouvrière face à une armée de petits sandwiches typiquement anglais, une tasse de thé et un vieux monsieur avec un accent à couper au couteau. Je me demandais un peu ce que je faisais là au milieu de cet environnement complètement inconnu. 

Et puis soudain, John me tendit des photos. Cette fois, de quelqu’un que je connaissais bien. Il voulait me partager ses souvenirs avec le « Little Louis ». 

Ce moment surprenant et surréaliste m’a bien appris une chose. On peut rester simple, modeste et discret comme pouvait l’être Papylou mais tout de même marquer profondément les gens qui nous entourent. 

« Il n’y a pas ça à Bruxelles », aimait il me rappeler. Aujourd’hui j’ai compris que ce qu’il voulait me dire, c’est que peu importe où l’on vit et ce que l’on possède, le bonheur réside dans les choses simples. 

Et cela, je ne l'oublierai jamais.